Tout savoir sur le masque japonais
Comme vous le savez sans doute déjà, dans l’archipel japonais, le port du masque fait partie de la vie de tous les jours. En effet, les Nippons sont particulièrement friands de masques et adorent en porter, quelles que soient les occasions. Dans les grandes métropoles comme Tokyo, les habitants portent souvent des masques en tissu non seulement pour se protéger des germes, des rhumes et de la pollution, mais aussi préserver son anonymat et masquer ses émotions. Mais, savez-vous qu’outre le masque antipollution, les masques à gaz et le masque réparateur, le masque chirurgical, les masques traditionnels tiennent également une place importante dans la culture japonaise.
D’ailleurs, dans l’archipel japonais, les masques japonais sont une forme d’art. Au théâtre kabuki, ils permettent entre autres d’incarner un personnage. Les masques traditionnels sont également portés lors des cérémonies shinto ou encore certains festivals matsuri qui rythment le pays du soleil levant. Vous pouvez également les voir dans certains temples et sanctuaires. Plus de détails.
Retour sur l’histoire des masques nippons
Depuis toujours, les accessoires traditionnels japonais fascinent et créent l’engouement dans les quatre coins du monde entier, mais aussi les Japonais eux-mêmes. Les masques japonais n’y échappent évidemment pas. Véritables symboles des cultures nippones, on les retrouve partout dans la société moderne. Entre autres, les masques japonais sont une source d’inspiration dans de nombreux domaines artistiques et créatifs. Entre autres, on els retrouve dans les animés célèbres tels que Naruto ou Demon Slayer. De même, les masques japonais sont présents dans les jeux vidéo comme The Legend of Zelda. Évidemment, ils sont également très utilisés lors d’événements festifs ou de célébrations religieuses.
Mais, quelles sont les origines du masque visage japonais ? Vestige des temps passés ou pièces d’art, les plus anciens masques remontent en l’an -10 000 avant notre ère durant l’ère préhistorique aussi appelée Jômon. Période durant laquelle ils étaient essentiellement fabriqués en argile à l’exception du célèbre masque d’Ataka, unique au Japon qui était fabriqué à partir de coquillage. Dotés de trous sur les côtés, ils étaient déjà conçus pour être posés sur le visage.
Au tout début, les masques japonais étaient utilisés pour les rituels et les cultes religieux. À l’instar du masque Gigaku. En effet, dès l’antiquité, les masques sont liés aux cultes bouddhistes et Shintos. Ils étaient utilisés dans la danse, l’art dramatique et les pantomimes au contexte religieux pour dialoguer avec les dieux ou repousser les démons. Vers le 14e siècle, les masques japonais sont utilisés par le théâtre nô ainsi que le kyōgen et sera érigé au rang d’art à part entière. Devenu un élément majeur du jeu dramatique, le masque japonais prend vie grâce aux jeux d’ombre et de lumière qui s’effectuent sur scène. En revêtant son masque, l’acteur fusionne avec son personnage. C’est donc le théâtre japonais qui va perpétuer cette tradition japonaise.
Par ailleurs, les masques japonais constituaient également un élément central de l’armure des guerriers samouraïs. Aussi pratiques que symboliques, ils permettaient à la fois de protéger le guerrier sur le champ de bataille, mais étaient également utilisés pour terrifier l’ennemi. Aujourd’hui, ces masques appelés Mengu sont collectionnés comme de véritables œuvres d’art.
Fabrication des masques japonais
Sous l’influence du théâtre Nô, au 16e siècle, le moine Sankôbô se spécialise dans la fabrication de masque. Il fut le premier sculpteur spécialisé. Par la suite, il fonda trois célèbres écoles de sculptures de masques afin de transmettre son savoir-faire et perpétuer son art. À l’époque, les masques japonais étaient taillés dans du bois de cyprès, puis recouverts d’une couche de céruse. Les masques sont ensuite colorés et laqués afin de créer des jeux d’ombres et de lumières qui lui confèrent une large palette d’émotions et d’expressions. Plus tard, l’artisan japonais des masques connaît un déclin jusqu’en 1868 durant l’ère Meiji où il retrouve ses lettres de noblesse grâce à Kitasawa Nyôi, un grand maître sculpteur.
Les différents types de masques japonais
Si vous avez déjà eu la chance de faire un voyage au Japon durant les périodes de festivals, vous avez certainement dû croiser des Japonais portant des masques traditionnels à l’effigie de divinités japonais ou démons Oni. Par ailleurs, les cosplayers sont aussi nombreux à porter des masques japonais pour leur cosplay lors de conventions destinées aux japan addicts comme la Japan Expo. Découvrons les masques les plus fascinants et les plus célèbres du Pays du soleil levant.
Masque oni
Dans le folklore japonais, les onis représentaient tous les êtres surnaturels tels les fantômes ou encore les dieux obscurs. Au fil des siècles, le terme Oni ou Yokai fut utilisé pour désigner les créatures maléfiques errant dans le monde des esprits. Dans l’ancien Japon, on considérait les onis comme des annonciateurs de désastres, de causes de maladie, de catastrophes et tout autre type d’événements horribles. Ils ont également pour rôle de punir les damnés de l’enfer. Considérés comme des êtres féroces, hideux et vicieux, les onis sont associés à une forme humanoïde ressemblant à un ogre géant avec différentes couleurs de peau souvent bleu ou rouge vif. Symboliquement, ils présentent deux longues cornes sur la tête ou sur la tempe et des dents acérées. Les onis peuvent également avoir trois ou plusieurs yeux et possèdent tous un kanabo, une masse en fer associée à des guerriers sanguinaires.
Le masque Oni est ainsi utilisé pour éloigner les mauvais esprits et les démons qui rôdent autour de la maison. Dans les détails, durant le festival Setsubun, les membres de la famille portent un masque oni qui incarne un méchant démon pour effrayer les enfants. Les enfants armés d’une poignée de haricots vont le jeter pour le faire fuir. Ce drôle de rituel a lieu tous les 3 février pour marquer le passage de l’hiver au printemps. Le masque oni est également utilisé dans le nord du Japon à chaque Nouvel An pour effrayer les enfants. De même, il est souvent utilisé en tant que masque Halloween.
Notons que le masque oni se décline en différentes versions avec chacune leur propre signification. Pour ne citer que :
Masque Daikijin
Il s’agit d’un masque représentant un visage blanc avec des yeux dorés, un grand née ainsi qu’une large bouche ouverte avec des crocs. Il arbore deux cornes de diable sur les tempes. Le masque Daikijin se porte généralement lors des cérémonies Shinto ou de festival ou encore de carnaval pour éloigner les mauvais esprits et la malchance.
Masque Waka Gokusotsu
Aussi appelé masque Yang gaoler in Hell, le masque Waka Gokusotsu présente une couleur rouge vif, des yeux sombres et en colère, une bouche montrant un sourire démoniaque ainsi que deux grandes cornes noires sur le haut du front.
Masque Namahage
De couleur rouge vif avec une longue tignasse noire désordonnée et sauvage, des dents carrées qui montre deux crocs, le masque Namahage se porte chaque 15 janvier lors du festival éponyme qui se déroule dans la préfecture de Tōhoku.
Masque Hannya
Dans les légendes fantastiques japonaises, Hannya est un yokai vengeur. Aussi appelé Kijo, il est souvent joué au théâtre Noh et les représentations musicales kyogen. Dans la pièce, l’acteur ou l’actrice jouant ce rôle est consumé par une jalousie tellement destructrice qui le conduit à la folie et se transforme en démon. Le masque Hannya représente un visage blanc tordu avec des yeux tombant pour signifier la mélancolie et le chagrine. Il présente des cornes et des dents acérées. Très populaire au Japon, le masque Hannya est présent dans des mangas réputés comme Naruto, mais aussi dans Kakuriyo no Yadomesh.
Masque Kitsune
Le Kitsune est un kami (dieu nippon) représenté par un renard. Cet esprit fantastique est la divinité la plus appréciée au Pays du soleil levant. Par ailleurs, le dieu renard fait également partie intégrante des pratiques religieuses de la religion Shinto. Dans la croyance Shinto, le dieu renard est doté d’un pouvoir polymorphe très puissant qui lui permet de prendre la forme de tout ce qu’il souhaite que ce soit un objet ou toutes autres créatures vivantes. Il a également la capacité de se transformer en être humain.
Il faut savoir que la mythologie nipponne compte treize types de Kitsune. À savoir :
- Tengoku ou kitsune céleste
- Ongaku ou le kitsune du son
- Jikan ou le kitsune du temps
- Sanda ou le kitsune du tonnerre
- Kukan ou le Kitsune sombre
- Kaze ou kitsune du vent
- Kasai ou le kitsune du feu
- Kawa ou le kitsune de la rivière
- Umi ou le kitsune de l’océan et de la mer
- Yama ou le kitsune de la montagne
- Mori ou le kitsune de la forêt
- Chikyu ou le kitsune de la terre
- Seishin qui est l’esprit renard
Aujourd’hui indissociable de la culture populaire, le masque kitsune est porté par les participants au festival du Kitsune no yomeiri gyôretsu qui se déroule une fois par an dans la préfecture de Niigata-ke. Cette fête populaire célèbre la légende nippone racontant le mariage des renards.
Par ailleurs, très populaire dans l’archipel, le masque kitsune est présent dans de nombreux animés culte. Pour ne citer que Naruto. Dans ce shonen, l’équipe d’opération secrète, les soldats de l’ombre ou l’Anbu porte tous des masques kitsune qui permettent de cacher l’identité des soldats.
Masque Tengu
Dans la mythologie japonaise, les Tengu étaient initialement considérés comme des créatures malfaisantes porteuses de malheur. Au fil des siècles leur nature change pour être devenir aujourd’hui des êtres protecteurs des forêts et montagnes. D’ailleurs, de nos jours, les tengus sont associés aux rituels shigendo qui mettent en avant le lien qui unit l’homme et la nature. Traditionnellement, les tengus sont représentés sous la forme de créatures avec des ailes et un long bec. Aujourd’hui, les Tengu sont représentés sous la forme d’un être humain avec un très long nez. Le masque Tengu a une symbolique très forte et est présent dans certains sanctuaires. Il est également porté dans certains festivals. Par ailleurs, le masque Tengu est tellement populaire au japon qu’on peut le voir dans les animés à succès comme Kimetsu no Yaiba/Demon Slayer. Ce masque est porté par le personnage Sakonji Urokodaki, le mentor de Tanjiro.
Masque samouraï
Durant l’ère Edo et celle du shogun Tokugawa, les samouraïs portaient sur le champ de bataille des masques japonais fabriqués à la maison par les artisans pour terroriser leurs ennemis. Le masque samouraï se décline dans différentes formes. À savoir :
- Le masque somen qui recouvrait tout le visage
- Le masque hanbo qui servait à protéger le cou et le menton
- Le demi-masque mempo qui symbolisait des visages de oni avec des crocs ou des sourires diaboliques. Celui-ci couvrait le visage à partir des yeux
Masque Visual kei
Très populaire au Japon, le Visual Kei est un style japonais qui mélange différents genres et styles de musique. Généralement, il associe les tendances kawaii et punk ou encore les tendances glamour et Harajuku. Pour se différencier des autres genres, les artistes connus tels que Baby metal portent un masque de protection en tissu arborant des imprimés innovants et le plus souvent décorés avec des franges ou encore des clous.
Masque Kappa
Dans le folklore nippon, le Kappa aussi appelé kawatarō est un monstre décrit comme un diablotin des rivières, fleuves, lacs et étangs dans le nord du Japon. Selon les croyances, ce monstre de l’eau adore défier les humains pendant les combats de sumo afin de les attirer dans l’eau. Symboliquement, le kappa a l’apparence d’une tortue anthropomorphe avec un bec. Le sommet de sa tête est légèrement creusé avec des cheveux. Ce yokai japonais est très populaire dans le Pays du Levant et se retrouve dans de nombreux films, animations japonaise et mangas. On le retrouve notamment dans Le Voyage de Chihiro, dans Un été avec Coo ou encore dans Détective Conan. Le Kappa est également présent dans One piece, Pokémon, Otogi Matsuri et Beelzebub. Dans l’univers de Final, Shin Megami Tensei et Muramasa the demon blade, des personnages kappa peuvent être remarqués. Le masque Kappa est principalement utilisé les représentations de théâtre japonais et les danses.
Masque komainu
Souvent confondus avec le Fu do chinois de la dynastie Tang, le komainu est un kami nippon qui ressemble à un lion ou encore un tigre. Il symbolise le ying ou le yang et est toujours représenté par deux. Considéré comme le gardien des lieux de culte, on le retrouve souvent à l’entrée des sanctuaires et des temples shintoïstes pour faire fuir les oni et les Yurei, des fantômes japonais. Ils peuvent également être gardés dans le honden qui se trouve à l’intérieur des temples. Le masque komainu est surtout porté dans les mangas et les films d’animation japonais.
Masque Hyottoko
Personnage mythique et légendaire du Japon, le Hyottoko est un esprit chanceux avec un visage burlesque ou drôle. Son histoire varie grandement selon les différentes régions. Une légende japonaise raconte que le Hyottoko est en fait un petit garçon du nom d’Hyoutokusu au visage étrange qui aurait le pouvoir de créer de l’or à partir de son nombril. Lorsqu’un proche mourrait le masque Hyottoko était placé au-dessus de la cheminée pour attirer le bon sort. Dans le Nord Est du japon, il existe un mythe qui raconte que Hyottoko est le dieu du feu. Il souffle le feu grâce à une pipe. D’où son nom composé du japonais hi traduit par feu et otoko traduit par homme.
Par ailleurs, le masque Hyottoko est utilisé dans les danses traditionnelles appelées dengaku ainsi que les théâtres japonais. On retrouve également le masque lors des festivals matsuri. Notons que c’est le masque hyottoko qui a inspiré le manga Demon Slayer très en vogue actuellement.
Masque Okame
Okame que l’on appelle également Ame no Uzume no Mikoto ou Uzume est la version féminine de Hyottoko. On retrouve souvent ces deux personnages ensemble dans les festivals populaires tels que le dengaku. Dans le folklore japonais, Okame est une déesse avec un visage comique, joufflu et éternellement souriant qui répand généreusement la bonne fortune et la bonne humeur. Selon les légendes, cette divinité de la gaieté aurait aidé les dieux à ramener la lumière sur terre au moyen d’une danse érotique. Ceci afin de faire sortir la Déesse Soleil Amaterasu de la caverne d’Iwayado où elle est restée cachée après une dispute avec son frère Susanoo. Depuis lors, la déesse est honorée au sanctuaire shinto. On la retrouve également au sommet du mont Inamura dans la préfecture de Kōchi.
Masque animegao
Traduits littéralement par visage d’anime, les animegao sont des masques nippons pour représenter des personnages d’anime ou de mangas dans le monde réel. Ce type de masque est très populaire chez les cosplayers. Dans les festivals destinés aux amateurs de la japanimation, on retrouve généralement des fans dont le visage est entièrement recouvert d’un masque animegao de leurs personnages préférés et vêtus leurs costumes.
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